Ce fut une course palpitante ! Le sprint comptant pour les championnats de France de biathlon d’été a tenu en haleine un public nombreux à Arçon, dans le massif jurassien. En plus du ciel bleu radieux et du soleil éclatant, les spectateurs ont eu droit à un véritable spectacle de la part des biathlètes. Mais c’est bien sûr le duel familial des frères Fourcade qui a marqué les esprits, offrant un show exceptionnel.
Tout au long de la course, Simon Fourcade, l’aîné des deux, a pris la tête de l’épreuve avec une maîtrise impressionnante. Impeccable au tir avec un score parfait de 10/10, il s’est imposé pour… un dixième de seconde ! Un écart minuscule après dix kilomètres d’efforts acharnés, qu’il a réussi à grignoter sur son frère Martin. Ce dernier, bien qu’un peu moins précis (8/10), a compensé ses deux tours de pénalité, soit environ 40 secondes, par sa puissance et son aisance technique. Martin a impressionné le public avec ses accélérations et sa technique de ski parfaite, notamment dans le tracé sinueux et piégeux de la piste du stade Florence-Baverel.
Après l’arrivée, Martin, toujours humble et avec une pointe de regret, confiait : « Je me sentais bien sur les skis aujourd’hui, mais la chance n’est pas du bon côté, tant pis. J’étais sûr que Simon allait gagner. Ça promet pour demain ! » On sentait à la fois une forme de déception et une grande anticipation pour la suite. Simon, de son côté, se réjouissait de sa performance : « Je suis assez content de mon tir. La forme était moyenne aujourd’hui, mais je n’ai pas de regrets », expliquait-il.
La poursuite qui allait suivre laissait entrevoir un autre beau spectacle, car les deux frères Fourcade allaient partir quasi simultanément des starters, avec un écart aussi mince qu’une fraction de seconde entre eux. En biathlon, c’est souvent sur le pas de tir que tout se joue, et la poursuite promettait d’être un véritable combat, avec Simon en position idéale grâce à son tir parfait.
Derrière le duo du sud-ouest, on retrouvait un autre biathlète de l’équipe de France : Loïs Habert. Jeune marié de l’été avec Marie Dorin, Loïs a décroché une très belle deuxième place lors de cette épreuve. Ce dernier n’a pas manqué de saluer la performance de son ami Martin, malgré la déception de ne pas être monté sur la plus haute marche du podium : « Avant, on pouvait battre Martin en ski-roues, mais là, il a trouvé le truc pour aller encore plus vite, tant mieux pour lui et tant pis pour nous. De mon côté, je suis très content, c’est la meilleure course de l’année », confiait-il avec un sourire. On sentait la fierté de Loïs, malgré la seconde place, et cette saine rivalité qui existe entre les meilleurs biathlètes français.
Le local du jour, Frédéric Jean, licencié à l’ESSS (club de Montbenoît), et accessoirement tenant du titre national, a également fait bonne figure, prenant place dans le top 10. « Je me suis retrouvé entre Martin et Vincent Jay. Il faut dire ce qui est : Martin est intouchable, alors j’ai fait mon possible pour m’accrocher dans le dernier tour », racontait-il. Ce qui est impressionnant chez Frédéric, c’est sa capacité à rester dans le coup face à des athlètes de la trempe des Fourcade. Le point positif pour lui, c’est qu’il se disait « dans le coup pour demain », montrant ainsi une détermination sans faille pour la poursuite.
Les photos prises lors de l’épreuve témoignent de la tension et de l’intensité de cette compétition. Avant la course, l’ambiance était détendue, notamment entre les trois futurs premiers. La photo qui les montre ensemble montre une complicité évidente entre les athlètes, malgré la tension palpable. Mais une fois dans la course, la concentration était à son maximum. Simon Fourcade a fait une nouvelle démonstration de son efficacité, alliant concentration et vitesse d’exécution, avec un tir impeccable, tandis que Martin Fourcade n’a cessé de pousser ses limites sur la piste pour compenser ses erreurs au tir.
L’épreuve a également vu d’autres belles performances, notamment celle d’Alexis Boeuf, qui a signé une prestation solide. Les spectateurs ont eu droit à des moments de suspense intense, notamment lorsqu’ils ont vu Martin Fourcade attaquer après le tir couché, ou encore Loïs Habert, qui a dû s’accrocher fermement pour conserver sa troisième place, tout en gardant à l’esprit que la poursuite allait décider du sort des podiums.
Vincent Jay, de son côté, semblait un peu déçu de son tir debout, mais sa constance et son expérience ne l’empêchaient pas de rester dans la compétition. C’est aussi l’une des spécificités du biathlon : la gestion de la frustration et de l’adversité. Chaque détail compte, que ce soit sur le pas de tir ou sur la piste.
Enfin, les installations d’Arçon ont été un véritable atout pour les athlètes. Le site a offert des conditions de course idéales, et les athlètes n’ont pas manqué de souligner la qualité de l’organisation et des infrastructures mises à leur disposition.
En somme, cette épreuve de sprint à Arçon restera dans les mémoires, non seulement en raison de l’intensité de la compétition, mais aussi du show offert par les frères Fourcade. Leur rivalité, leur complicité et leur excellence font d’eux des figures incontournables du biathlon français, et le public a pu en profiter pleinement ce jour-là. La poursuite du lendemain promettait déjà de belles batailles, et nous sommes nombreux à attendre de voir comment ces champions allait se départager.